Autour du thème « L’effervescence de l’invention : de Charles Cros à nos jours », ce Festival littéraire propose à un public nombreux des rencontres (conférences, entretiens, lectures, spectacles) avec des écrivains, des historiens de la littérature, des scientifiques écrivains, des artistes, ainsi qu’une librairie qui met en vente notamment les ouvrages des auteurs invités, et un café littéraire, etc.
Afin de faire connaître au public le plus large toute cette tradition littéraire « hors cadres », ce festival s’efforce de créer des conditions facilitantes : ainsi mêle-t-on le goût du vin à celui de la parole, ainsi qu’aux joies de l’esprit ; ou, pour le dire autrement, on s’attache à allier la plus haute exigence littéraire avec la convivialité, l’échange et la rencontre, en échappant aussi bien aux écueils de l’académisme que ceux du « café du commerce ».â?¨
Les intervenants invités :
Robert Bober. Né en 1931 à Berlin. En 1933, la famille Bober, juive d’origine polonaise, fuit le nazisme. Arrivée à Paris. Il deviendra assistant de François Truffaut. Réalisateur à la télévision depuis 1967. Auteur de 120 films documentaires. Grand prix (1991) de la SCAM pour son œuvre. En collaboration avec son ami Pierre Dumayet, il réalise des portraits d’auteurs tels que Queneau, Flaubert ou Perec, dont il était proche. Il publie des romans, dont Quoi de neuf sur la guerre ?, (P.O.L., Prix du Livre Inter 1994).
Jacques Bonnaffé. Comédien. Ses principaux rôles ont été tenus dans les films de Jean-Luc Godard (Prénom Carmen), Jean-Charles Tacchella (Escalier C), Jacques Rivette (Va savoir, 36 vues du Pic Saint-Loup), Michel Deville (Un fil à la patte), Jean-Marc Moutout (La Fabrique des sentiments), Emmanuel Bourdieu, Alain Corneau, etc., tous témoins d’un cinéma exigeant. Il poursuit également une carrière de théâtre avec de nombreux metteurs en scène : Denis Podalydès, Jean-Pierre Vincent, Alain Françon, Didier Bezace,… Il se consacre aussi à la poésie et aux lectures publiques : d’Arthur Rimbaud à Jean-Pierre Verheggen. Son équipe, la Compagnie Faisan, a reçu en 2009 un Molière pour L’Oral et Hardi.
David Elbaz, astrophysicien, chef de laboratoire au Commissariat à l’Énergie Atomique, enseignant. Ses travaux sur la formation des galaxies, récompensés par la Société Américaine d’Astronomie, ont permis de dévoiler les étoiles naissantes enfouies dans des cocons de poussière, dans les galaxies lointaines, et d’expliquer le mystérieux bruit de fond infrarouge de l’univers. Il publie des romans : …et Alice Tao se souvint du futur, Le Vase de Pépi, parus chez Odile Jacob, et diffuse les connaissances scientifiques par des conférences et des spectacles : La Tête dans les étoiles ; Magicosmologie en Duo, avec Marc Feld, etc. Il est aussi co-auteur du documentaire L’Astronome et l’Indien, réalisé par Sylvie Blum et Carmen Castillo pour Arte.
Marc Feld. Très tôt initié au secret de l’art de la magie par le maître Pierre Edernac. Suit les cours de l’École Jacques Lecoq et de l’École nationale du cirque d’Annie Fratellini. Il crée en 1994 sa compagnie, où il s’attache à croiser les arts avec écrivains, artistes, scientifiques, magiciens, etc. Dans un même élan de création, ses travaux de peintre, sa pratique de l’art magique, ses spectacles poursuivent une interrogation en perpétuel mouvement sur le réel, le jeu, la fiction et l’image. Parmi ses nombreux spectacles : La Répétition des erreurs d’après Shakespeare et P. Quignard, (Théâtre National de Chaillot 2005), La Tête dans les Étoiles (Scène Nationale de L’Oise 2011), etc.
Daniel Grojnowski. Professeur émérite de l’Université Paris VII, spécialiste de la littérature fin de siècle, Daniel Grojnowski apublié chez Corti deux essais : Aux commencements du rire moderne, Photographie et langage (2002). Il a établi l’anthologie des fumistes (L’esprit fumiste et les rires fin de siècle) et l’édition critique de La Muse parodique. A également édité plusieurs auteurs aux éditions Garnier-Flammarion (Huysmans, Rodenbach, Allais, Laforgue), ainsi que Romans de la prostitution («Bouquins», R. Laffont).
Jean-Baptiste Harang, né en 1949 dans la Nièvre, critique littéraire, notamment à Libération jusqu’en 2007. L’Art est difficile (Julliard, 2004) rassemble ses chroniques où il dresse des portraits savoureux d’écrivains. Il est l’auteur de romans, parus chez Grasset, dont La Chambre de la Stella (Prix du Livre Inter 2006). Avec Nos cœurs vaillants (2010), il poursuit son exploration des zones d’ombres du passé, du Paris des années 50 à la colonie de vacances des « Cœurs Vaillants ». « (…) en ces pages rôde, on le pressent, un secret, un non-dit peut-être – rien de tragique, au contraire, une sorte de douceur plutôt, une promesse d’avenir.» (Nathalie Crom, Télérama.
Annie Le Brun a participé aux dernières années du mouvement surréaliste. Persuadée que le lyrisme est le développement d’une protestation, aussi bien à travers ses poèmes que ses réflexions sur Sade, Jarry et quelques autres insoumis, elle n’aura cessé d’y voir une dimension manquante de la critique sociale. Auteur d’une quarantaine de livres – poésie et essais. Parutions récentes : Si rien avait une forme, ce serait cela, Gallimard, 2010 ; Ailleurs et autrement, Gallimard, 2011 ; Perspective dépravée. Entre catastrophe réelle et catastrophe imaginaire, éd. du Sandre, 2011 ; Les Arcs-en-ciel du noir : Victor Hugo, Gallimard, 2011 ; Appel d’air, rééd. Verdier poche, 2012.
Yves Le Pestipon. Né en 1957. Ancien élève de l’E.N.S. Saint-Cloud, docteur ès Lettres, spécialiste de La Fontaine (il est un éditeur des Fables, chez GF Flammarion), professeur de chaire supérieure à Toulouse, il est également écrivain et poète d’action. Il a publié récemment : Nouvelles fables inutiles, Éd. Clapotements, 2007, Méfiez-vous du rêve de l’autre (Phosphène éditions, 2011), Je plie et ne romps pas, Éd. PURH, 2012, La Suite anagrammatique de Victor Letel, Six tableaux de Philippe Vercellotti, Éd. Ancrées, 2012, Violaine Schwartz. Comédienne et chanteuse. Elle joue au théâtre depuis 1990, sous la direction de Jacques Lassalle, Georges Aperghis, Marcel Bozonnet (Ophélie et autres animaux, de Jacques Roubaud), Ludovic Lagarde (Sœurs et frères, d’Olivier Cadiot), etc. Par ailleurs, sa formation de chanteuse l’a amenée à jouer dans des spectacles de théâtre musical, sous la direction notamment de Jacques Rebotier, Jean Lacornerie, Dominique Pifarély, et Zig Bang Parade de Georges Aperghis. Outre des pièces radiophoniques, elle écrit des romans, dont La Tête en arrière, paru chez P.O.L. en 2010.
Au programme :
Tables rondes, rencontres, conférences, lectures, spectacles, projections de film, librairie, café littéraire et restauration sur place.
La librairie Le Nom de l’homme :
La librairie permanente, Le Nom de l’homme, présente les livres disponibles en rapport avec les auteurs invités et le thème.
Ouverte du vendredi 2 au dimanche 4 novembre, de 10 h à 20 h.
Les rencontres de l’après-midi :
Des rencontres – conférences, conversations – avec les auteurs invités – poètes, romanciers, critiques, scientifiques – se tiennent chaque après-midi, du vendredi 2 au dimanche 4 novembre.
Projections de films de Robert Bober, en présence du réalisateur :
– En revoyant Lire c’est vivre – Hommage à Pierre Dumayet
Film de Robert Bober (1998. 58’).
Samedi 3 novembre, à 11 h.
« Avec Lectures pour tous, Dumayet écoutait celui qui avait écrit. Avec Lire c’est vivre, il écoutait celui qui avait lu. Et il était chaque fois ému de rencontrer des personnes véritables qui avaient la forme même des personnages fictifs » (Robert Bober).
– En remontant la rue Vilin – À propos de Georges Perec
Film de Robert Bober (1992. 48’) – Prix Fipa d’argent 1992
Dimanche 4 novembre, à 11 h.
Robert Bober mène une passionnante investigation autour de photographies de la rue Vilin et des descriptions minutieuses établies par Georges Perec sur les lieux de son enfance, dans le 20e arrondissement. Procédant par juxtaposition du passé et du présent, de l’image et de l’écrit, de l’observation et du souvenir, le cinéaste prolonge l’entreprise de l’écrivain.
Des lectures :
Au cours des trois après-midi.
Textes lus par Jacques Bonnaffé, Jean-Baptiste Harang et Violaine Schwartz : Gérard Bobillier, Pierre Dumayet, Charles Cros, Ghérasim Luca, etc.
Un spectacle scientifique : Magicosmologie en duo, de et avec Marc Feld (magicien) et David Elbaz (astrophysicien)
Dimanche 4 novembre, à 16 h 30.
À la manière d’un impromptu du 17e siècle, une vraie-fausse conférence en duo, mêlant une séance de magie, essentiellement composée de tours de cartes, et le propos d’une haute tenue scientifique d’un astrophysicien spécialiste de la poussière d’étoiles et des algorithmes. La magie et la science vont se rencontrer, se confronter, dans une méditation ludique, poétique et joyeuse, pour nous entraîner hors des sentiers battus de la connaissance.
Deux spectacles littéraires :
– L’Oral et Hardi, de et avec Jacques Bonnaffé, sur des textes de Jean-Pierre Verheggen
Le vendredi 2 novembre à 21 h 30.
« Jacques Bonnaffé, marathonien des mots. L’Oral et Hardi, c’est un solo burlesque et une allocution poétique. L’acteur y hisse haut le verbe singulier de Jean-PierreVerheggen. Joue avec la langue et se joue d’elle.» Le Point
– Violaine Schwartz dit et chante La Tête en arrière
Le samedi 3 novembre à 21 h 30.
« Recluse dans un pavillon de la banlieue, une cantatrice glisse doucement vers la folie. Tout a commencé par la perte brutale de sa voix, au cours d’une représentation du Carmen de Bizet. Elle tente bien d’identifier l’origine du mal, essaie de préparer une audition pour La Voix humaine du tandem Cocteau-Poulenc, mais le cœur n’y est pas. À la manière de motifs musicaux, toute son attention va désormais se centrer sur des détails du quotidien. (…) L’ensemble, mené à vive allure, jusqu’au tourbillon final, prend des airs de mélodie grinçante, mais littéralement ensorceleuse. Un coup d’essai lyriquement réussi.» Le Figaro.
Le bistrot-restaurant :
De 10 h à 20 h, le café du Banquet propose des boissons variées servies en terrasse ou en salle.
Vendredi 2 novembre (soir), samedi 3 novembre (midi et soir), dimanche 4 novembre (midi) : menus complets à 17 € (boissons n.c.), par Thibault Olivier, jeune chef lagrassien.
Calendrier :
Vendredi 2 novembre 2012
10 h : Ouverture de la librairie et du bistrot du Banquet
15 h : Un bouillon de culture « fin de siècle » : esprit fumiste et invention, conférence introductive de Daniel Grojnowski
16 h 30 : L’Homme inachevé : Lecture d’un texte inédit de Gérard Bobillier, à propos de Charles Cros
17 h 30 : Charles Cros : « une aubade chantée dans le vide embaumé d’oxyde magnétique », par Yves Le Pestipon
18 h 30 : Lecture d’un choix de textes : Charles Cros, Raymond Queneau, Ghérasim Luca,
21 h 30 : Soirée-spectacle : L’Oral et Hardi, de et avec Jacques Bonnaffé, allocution poétique sur des textes de Jean-Pierre Verheggen
Samedi 3 novembre 2012
10 h : Ouverture de la librairie et du bistrot du Banquet
11 h : Projection, suivie d’une discussion, du film de Robert Bober, En revoyant lire c’est vivre (2007, 58’)
15 h : Pierre Dumayet, lecteur, homme de télévision et écrivain, avec Jean Baptiste Harang et Robert Bober
16 h : Lecture d’extraits de textes de Georges Perec et de Pierre Dumayet
17 h 30 : La science, l’art et la fiction, conférence de l’astrophysicien et romancier David Elbaz
18 h 30 : Lecture d’extraits de roman de David Elbaz
21 h 30 : Lecture-spectacle : Violaine Schwartz lit et chante La Tête en arrière
Dimanche 4 novembre 2012
10 h : Ouverture de la librairie et du bistrot du Banquet
11 h : Projection, suivie d’une discussion, du film de Robert Bober, En remontant la rue Vilin (1992, 48’).
14 h 30 : »L’amour est un acte sans importance, puisqu’on peut le faire indéfiniment » : Alfred Jarry, par Annie Le Brun
15 h 30 : Lecture de textes d’Annie Le Brun
16 h 30 : Spectacle Magicosmologie en duo, David Elbaz, Marc Feld
Informations complémentaires :
Association Le Marque-page
Abbaye publique, 4, Rive gauche, B.P. 5 – 11220 Lagrasse
04 68 32 63 89
lamaisondubanquet@orange.fr / www.lamaisondubanquet.fr
Pour votre hébergement : Office du tourisme de Lagrasse au 04 68 43 11 56